Histoire
La ville est née du désert par la seule volonté de l'Emir Oqba ibn Nafi, qui en 666 décide d'y construire son "Kar Awan": devant la résistance des Berbères qui pratiquent la politique de la terre brûlée, le besoin impératif d'eau se faisant sentir, le chef arabe plante sa lance: on creuse et l'eau jaillit. La cité connaît des début difficiles face à l'énergique résistance des Berbères menée par une femme, la Kahina. Lorsque les Arabes finissent par triompher, Kairouan devient capitale de leur royaume. Au IXè, sous les Aghlabides, elle est une cité florissante et respectée, base des expéditions vers tout le Maghreb et l'Espagne.
En 909, la ville perd son statut de capitale lorsque les Fatimides choisissent pour résidence Mahdia. En 1057, les Beni Hilal détruisent la cité. Kairouan connaît un longue éclipse qui profite surtout à Tunis. Son rôle politique devient nul, mais son rôle religieux ne cesse de grandir et elle accède au statut de "Ville sainte" après La Mecque, Médine, Jérusalem et Le Caire. Gardienne de l'orthodoxie musulmane, la cité s'est souvent heurtée au XXè à la laïcisation progressive du pays.
"La ville aux trois cent mosquées" est aujourd'hui l'une des plus visitées du pays. Cette cité "plantée au milieu de nulle part" compte 100 000 habitants et près de 500 000 avec l'agglomération, ce qui pose de gros problèmes. L'afflux de centaines de milliers de touristes est souvent mal vécu par les autochtones, farouches gardiens d'une certaine orthodoxie religieuse. Kairouan est une ville religieuse. Il est indispensable de la visiter avec respect et discrétion.
Kairouan est aussi la ville des tapis. Environ 12 000 familles travaillent dans le tapis à Kairouan et dans les villages environnants et produisent annuellement 40 000 pièces.
La Médina
La Médina est ceinte d'un rempart de 3km de long et forme un quadrilatère irrégulier de 1 km de long sur 500m de large. La structure originelle a été réalisée en 1052. Les remparts seront détruits et reconstruits 7 fois. La muraille actuelle date de 1756-1772. Elle est percée de portes monumentales, telles Bab ech-Chouada (1772, double arcade), Bab el Khoukha, Bab el Tounes... La médina est une des plus belles de Tunisie.
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